Suite à notre article sur Noël au Japon, le Nouvel An au Japon prend tout de suite le dessus. En effet, cette fête revêt plusieurs aspects particulièrement importants et s’étale sur plusieurs jours où s’enchaînent de délicieux repas traditionnels japonais !
Sommaire
Le Nouvel An japonais
Le Nouvel An japonais,お正月 ou 元旦, est une fête très importante au Japon qui se déroule du 1er au 5 janvier généralement. Juste avant le nouvel an, les Japonais pratiquent un grand nettoyage appelé » ôsôji » (大掃除) , sorte de rite de purification. La maison est nettoyée de fond en comble, les dettes doivent être réglées ainsi que les affaires en cours. Les Japonais en profitent également pour envoyer un grand nombre de carte de vœux à leurs proches et relations professionnelles.
A ce moment là, traditionnellement les Japonais déposent chez eux un « kagami mochi » comme offrande. Ce sont 2 mochi superposés l’un sur l’autre surmontés d’une orange japonaise appelée « daidai ».
Le 1er janvier ou à minuit pour les plus courageux, il est coutume de se rendre au temple shintoïste ou bouddhiste. En effet, c’est l’occasion de prier et de tirer les prédictions pour la nouvelle année. Les jours suivants, les Japonais rendent visites à la famille et aux amis en offrant le plus souvent de la nourriture, de l’alcool ou de la décoration. Les enfants auront droit à des étrennes et profiteront de ces quelques jours pour jouer à de petits jeux traditionnels japonais.
La nouvelle année est fêtée en famille, mais il est de plus en plus fréquent de la fêter entre amis ou entre collègues. Les Japonais sont généralement en congés et le 1er janvier étant un jour férié, certains Japonais en profitent aussi pour voyager.
La cuisine japonaise pendant le nouvel an au Japon : festoyez et régalez-vous !
La nourriture joue un rôle symbolique dans la célébration du nouvel an au Japon. Les alentours des temples sont très animés avec notamment des stands yatai proposant toutes sortes de délices. De nombreuses animations et jeux font également leurs apparitions en cette période de fête.
Avant le nouvel an, le 26 au 30 décembre
L’offrande Kagami mochi, sa signification
Le Kagami mochi 鏡餅 est une offrande que les Japonais déposent chez eux pour protéger leur maison des incendies et autres catastrophes toute l’année. Il s’agit de deux mochis superposés l’un sur l’autre, le deuxième étant plus petit. Par-dessus se trouve généralement une orange amère appelée « daidai » ou une mandarine.
Il existe plusieurs variantes comme celle avec une feuille de konbu ou une brochette de kaki. Bien que moins répandu, vous pourrez également en voir avec 3 mochis selon les régions.
Kagami mochi signifie « gâteau de riz miroir », sa signification viendrait du fait que la composition ressemble à une ancienne forme de miroir rond japonais doté d’une signification religieuse. Les deux mochi sont parfois interprétés comme :
- l’année en cours et l’année suivante
- le cœur humain
- le yin et le yang
- ou encore le soleil et la lune.
L’orange daidai, dont le nom signifie « générations » est censé donner espoir et prospérité aux descendants suivants. Le Kagami mochi ne se déguste pas pour le nouvel an mais lors de la cérémonie d’ouverture du miroir, c’est à dire en juin.
La préparation du mochi traditionnel : mochitsuki 餅 つ き
Au Japon, d’autres types de mochi sont mangés pour le Nouvel An depuis la période Heian (794-1185). À cette époque, ces mochi étaient mangés dans l’espoir qu’ils apporteraient de la force à vos dents et à vos os pour la nouvelle année. Ils étaient également consommés dans l’espoir de gagner la bonne fortune au cours de l’année à venir.
Même si aujourd’hui les mochi sont réalisés par des machines, pour le Nouvel An de nombreux ménages japonais prendront part à la tradition annuelle du mochitsuki (餅 つ き), le pilonnage du riz pour réaliser des mochi faits maison.
Le riz, qui a été laissé à tremper dans l’eau toute la nuit avant d’être cuit, est martelé à plusieurs reprises à l’aide d’un gros maillet en bois jusqu’à ce qu’il atteigne la consistance collante et élastique désirée. Le mochitsuki peut être un événement célébré à la fois par une famille ou par un quartier ou une communauté.
C’est un évènement impressionnant à voir ou plusieurs personnes martèlent cette pâte à un rythme effréné !
Le soir du réveillon, le 31 décembre
Soba toshikoshi 年越しそば
À l’époque, les Japonais étant très superstitieux, ils croyaient que cuisiner les 3 premiers jours de l’année portaient malheur. C’est pourquoi, pour les 3 premiers jours de l’année, la nourriture est préparée à l’avance afin que les foyers japonais ne cuisinent pas. Le soir du réveillon, les Japonais ont préparés tellement de plats pour les jours suivant que le 31 décembre ils ne dégustent que des soba toshikoshi 年越しそば devant généralement une émission de télévision.
Ce sont de longs soba dans un grand bol de soupe chaud ou froid avec des garnitures comme des tempura, du kamaboko, des crevettes, ou encore du abura age (tofu frit). Les soba toshikoshi apportent bonne fortune.
Comparés aux ramen et autres nouilles appréciées au Japon, les soba sont plutôt fermes en bouche et faciles à casser en mangeant. Ainsi, les soba symbolisent « rompre la vieille année ».
Leur forme fine et longue est également synonyme d’une vie longue et saine !
le 1er janvier
Le zoni 雑煮
Le zoni est un plat consommé au petit-déjeuner du Nouvel An. Il est composé d’un bouillon ou d’une soupe avec des gâteaux de mochi grillés. Le bouillon variera selon la région et la famille.
Malheureusement, ce plat est également à l’origine d’un certain nombre de victimes au Japon chaque année, car certaines personnes âgées décèdent en raison de l’étouffement avec le mochi.
1er saké de l’année, toso 屠蘇
Au passage du nouvel an, on boit le saké toso 屠蘇.
C’est du saké qui a été spécialement préparé en y trempant un mélange d’herbes pendant plusieurs heures.
Le boire en famille de manière cérémoniale dès le premier jour du Nouvel An est censé éviter la maladie pendant toute l’année à venir et inviter la paix au sein de la maison.
La cuisine Osechi Ryori お せ ち 料理
Préparée à l’avance, la cuisine osechi ryori est constituée de plusieurs plateaux (similaires aux boîtes bento, appelés « jûbako » 重箱, chaque plat dans cette boîte a une certaine importance et un sens particulier) comme des plats mijotés, des plats préparés à base d’ingrédients séchés, et d’aliments marinés afin d’avoir des plateaux repas qui se conservent au-delà de 3 jours.
Chaque élément de l’osechi ryori symbolise un souhait pour la nouvelle année : par exemple, les crevettes sont pour la longévité, les kuri-kinton(châtaignes) pour la richesse et le kazunoko (œufs de hareng) pour la fertilité.
De nos jours, il n’est pas rare que les familles achètent leur osechi ryori. La plupart des supermarchés offrent des services de préparation d’osechi ryori, qui peuvent coûter environ 30 000 à 50 000 yens.
Les boissons japonaises
Les Japonais accompagnent ces plats avec beaucoup de boissons alcoolisées comme du saké, de l’amazaké (un saké doux), du whisky japonais, du shochu, des cocktails, de la bière japonaise, du vin…
La coutume japonaise veut que les gens remplissent les verres des uns et des autres à chaque fois qu’ils remarquent qu’un collègue a fini son verre.
le 7 janvier
NanaKusa Gayu 七 草 粥
Après avoir festoyé, beaucoup bu et beaucoup mangé, le 7 janvier les Japonais consomment le NanaKusa Gayu.
Il se compose de 7 types d’herbes japonaises, d’un bouillon léger et de riz japonais. Celui-ci permet d’alléger l’estomac et de manger sain. Ce plat ressemble à l’okayu qui est préparé lorsque les Japonais se sentent malades.
Les Japonais pensent que la bouillie de riz protège du mal et aide à prévenir les maladies.
Les Japonais ont à cœur de commencer la nouvelle année avec de bonnes résolutions et un nouveau départ. Purification, bonne fortune, prières, traditions, longévité, amulettes… Les Japonais ont tout un rituel gastronomique et symbolique afin de commencer la nouvelle année sur une note optimiste. La cuisine japonaise se veut symbolique et reste surtout très saine bien que très alcoolisée ! Nous vous souhaitons à tous une très bonne année !